Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Le CSA a publié une étude très intéressante sur la programation jeunesse à la télévision en 2016. Il est disponible sur le site du CSA.
On peut retenir plusieurs choses intéressantes :
Sur les chaines TNT en 2016, entre 6h et 20h30, il a été proposé 11 149 heures d'animation. France 4 en a proposé 3592h (32%), puis Gulli 3437h (31%) puis France 3 1192h (11%) puis France 5 avec 893h (8%) et TF1 740h (7%). Les autres chaines se partagent le reste avec mention spéciale à France Ô et une seule minute d'animation. Seules C8, CStar, RMC découverte, HD1 et Chérie 25 n'ont pas proposé d'animation (C8 propose une case matinale depuis 2017).
Seules France 4 et Gulli proposaient de l'animation en après-midi.
De 6h à 20h30, 33% des 4-10 ans consomment de la tv adaptée à la jeunesse contre environ 10% des 11-18 ans (qui se tournent massivement vers les programmes de tv réalité, le sport ou les émissions de concours type les reines du shopping, 4 mariages et une lune de miel ...).
Les dessins animées de 5 à 30 minutes représentent 95% de ces 11 149h. 2% pour les films d'animation, et 1% pour les tvfilms/court métrages, 1% pour les programmes éducatifs et 1% pour l'habillage ...
Les oeuvres d'animation (toujours dans ce créneau 6h/20h30 en 2016) proviennent d'Europe à 63%, d'Amérique du Nord et du Sud à 33% et d'Asie à ... 3% seulement.
En volume horaire, cela représente 5 792h d'animation française contre 144h pour l'animation japonaise (et 152h pour l'animation sud-coréenne et 168h pour l'animation luxembourgeoise !). L'étude précise même en note : "À noter par ailleurs une faible part de l’animation japonaise sur les chaînes françaises, alors que le Japon était traditionnellement très présent dans le secteur." (page 21).
70% des programmes d'animation français diffusés sont récents (moins de 4 ans). 1/3 est une création originale, 1/3 est une adaptation littéraire et 1/3 sont des remakes ou oeuvres d'autres inspirations (pub, jeux vidéo, mixte)
L'étude pointe également le manque de programmes et de cases identifiables pour les 12-14 ans depuis la fin de kd2a en 2009 (Foudre, Coeur océan par exemple). Le problème vient des critères pour qualifier une série de série pour adolescents. Si on prend par exemple le cadre du collège/lycée avec des héros de cet âge, on pourrait inclure Chica Vampiro (Gulli) et Glee (W9). Mais la première touche en fait les pré adolescents alors que la seconde vise les jeunes adultes. Pour l'animation, l'essentiel vise les moins de 12 ans et la programation d'animation pour les 12-14 ans ne représente quasiment rien en 2016.
La télévision de rattrapage (Tfou, France.tv, 6play, Gulli replay ...) semble mieux organisée pour la catégorisation des programmes avec des catégories bien définies ("Pour les plus petits", "Kids" , "Teens" ... )
Le protrait type des dessins animés :
L'essentiel des dessins animés portent sur un groupe de héros (+ de 3) ou un héros entouré d'une bande (55%) contre seulement 14% avec un héros solitaire et 10% pour un duo. Cela se comprend par la mise en avant du concept d'entraide et d'amitié pour vaincre un antagoniste, antagoniste beaucoup moins présent dans les fictions à héros solitaire.
Les personnages principaux (héros et comparses (entourent et aident le/les héros) sont à 50% humains et à 33% anthropomorphes. 45% sont des enfants ou adolescents, 27% sont des adultes et 27% ont un âge indéterminé. Dans les oeuvres françaises, 55% sont humains et 84% sont des enfants ou adolescents !
Les femmes sont sous représentées : 39% des personnages principaux sont féminins contre 61% d'hommes (41-59 dans les oeuvres françaises, 44-56 dans la catégorie héros, en progression constante).
La répartition par genre des caractéristiques des héros : Capacité physique : Femme 20%, Homme 80%, courage (33-66), négatif (30-70), Intelligence (45-55), Gentillesse (67-33), Complexité du personnage (75-25).
Chez les comparses, on retrouve une inversion des tendances comme le courage chez 80% des femmes ou l'intelligence (60% de femmes). Le problème est qu'elles ne sont considérées que comme un auxiliaire du personnage héros masculin. Bien souvent, elles ont même toutes les caractéristiques du héros alors que le héros ne les a pas. Exemple : Sophie dans Inspecteur Gadget. Or rien ne les met en avant, comme par exemple le titre de la série. (autre exemple : Gwen et Ben fonctionnent en duo pourtant, la série s'appelle Ben 10)
Enfin en annexe, on a une intervention du Spfa (syndicat des producteurs français d'animation) qui révèle que les diffuseurs investissent 60m d'euros par an dans l'animation (27m pour France télévisions, 10 pour TF1, 5 pour Gulli). Néanmoins, le volume de productions françaises stagne depuis 10 ans, les chaines n'investissant pas au delà des quotas imposés en productions et en volume horaire de diffusion alors que le marché international est de plus en plus demandeur. Aujourd'hui (en 2016 donc), la France est le second producteur mondial d'animation mais risque de perdre de plus en plus de parts de marché en raison de la faiblesse des investissements dans la production. L'avenir pour une partie de la production française se situerait donc dans la prestation de services pour des productions internationales ou réduire le contrôle de l'oeuvre en se tournant vers des plateformes type Netflix qui investissent massivement dans l'animation.
On peut retenir plusieurs choses intéressantes :
Sur les chaines TNT en 2016, entre 6h et 20h30, il a été proposé 11 149 heures d'animation. France 4 en a proposé 3592h (32%), puis Gulli 3437h (31%) puis France 3 1192h (11%) puis France 5 avec 893h (8%) et TF1 740h (7%). Les autres chaines se partagent le reste avec mention spéciale à France Ô et une seule minute d'animation. Seules C8, CStar, RMC découverte, HD1 et Chérie 25 n'ont pas proposé d'animation (C8 propose une case matinale depuis 2017).
Seules France 4 et Gulli proposaient de l'animation en après-midi.
De 6h à 20h30, 33% des 4-10 ans consomment de la tv adaptée à la jeunesse contre environ 10% des 11-18 ans (qui se tournent massivement vers les programmes de tv réalité, le sport ou les émissions de concours type les reines du shopping, 4 mariages et une lune de miel ...).
Les dessins animées de 5 à 30 minutes représentent 95% de ces 11 149h. 2% pour les films d'animation, et 1% pour les tvfilms/court métrages, 1% pour les programmes éducatifs et 1% pour l'habillage ...
Les oeuvres d'animation (toujours dans ce créneau 6h/20h30 en 2016) proviennent d'Europe à 63%, d'Amérique du Nord et du Sud à 33% et d'Asie à ... 3% seulement.
En volume horaire, cela représente 5 792h d'animation française contre 144h pour l'animation japonaise (et 152h pour l'animation sud-coréenne et 168h pour l'animation luxembourgeoise !). L'étude précise même en note : "À noter par ailleurs une faible part de l’animation japonaise sur les chaînes françaises, alors que le Japon était traditionnellement très présent dans le secteur." (page 21).
70% des programmes d'animation français diffusés sont récents (moins de 4 ans). 1/3 est une création originale, 1/3 est une adaptation littéraire et 1/3 sont des remakes ou oeuvres d'autres inspirations (pub, jeux vidéo, mixte)
L'étude pointe également le manque de programmes et de cases identifiables pour les 12-14 ans depuis la fin de kd2a en 2009 (Foudre, Coeur océan par exemple). Le problème vient des critères pour qualifier une série de série pour adolescents. Si on prend par exemple le cadre du collège/lycée avec des héros de cet âge, on pourrait inclure Chica Vampiro (Gulli) et Glee (W9). Mais la première touche en fait les pré adolescents alors que la seconde vise les jeunes adultes. Pour l'animation, l'essentiel vise les moins de 12 ans et la programation d'animation pour les 12-14 ans ne représente quasiment rien en 2016.
La télévision de rattrapage (Tfou, France.tv, 6play, Gulli replay ...) semble mieux organisée pour la catégorisation des programmes avec des catégories bien définies ("Pour les plus petits", "Kids" , "Teens" ... )
Le protrait type des dessins animés :
L'essentiel des dessins animés portent sur un groupe de héros (+ de 3) ou un héros entouré d'une bande (55%) contre seulement 14% avec un héros solitaire et 10% pour un duo. Cela se comprend par la mise en avant du concept d'entraide et d'amitié pour vaincre un antagoniste, antagoniste beaucoup moins présent dans les fictions à héros solitaire.
Les personnages principaux (héros et comparses (entourent et aident le/les héros) sont à 50% humains et à 33% anthropomorphes. 45% sont des enfants ou adolescents, 27% sont des adultes et 27% ont un âge indéterminé. Dans les oeuvres françaises, 55% sont humains et 84% sont des enfants ou adolescents !
Les femmes sont sous représentées : 39% des personnages principaux sont féminins contre 61% d'hommes (41-59 dans les oeuvres françaises, 44-56 dans la catégorie héros, en progression constante).
La répartition par genre des caractéristiques des héros : Capacité physique : Femme 20%, Homme 80%, courage (33-66), négatif (30-70), Intelligence (45-55), Gentillesse (67-33), Complexité du personnage (75-25).
Chez les comparses, on retrouve une inversion des tendances comme le courage chez 80% des femmes ou l'intelligence (60% de femmes). Le problème est qu'elles ne sont considérées que comme un auxiliaire du personnage héros masculin. Bien souvent, elles ont même toutes les caractéristiques du héros alors que le héros ne les a pas. Exemple : Sophie dans Inspecteur Gadget. Or rien ne les met en avant, comme par exemple le titre de la série. (autre exemple : Gwen et Ben fonctionnent en duo pourtant, la série s'appelle Ben 10)
Enfin en annexe, on a une intervention du Spfa (syndicat des producteurs français d'animation) qui révèle que les diffuseurs investissent 60m d'euros par an dans l'animation (27m pour France télévisions, 10 pour TF1, 5 pour Gulli). Néanmoins, le volume de productions françaises stagne depuis 10 ans, les chaines n'investissant pas au delà des quotas imposés en productions et en volume horaire de diffusion alors que le marché international est de plus en plus demandeur. Aujourd'hui (en 2016 donc), la France est le second producteur mondial d'animation mais risque de perdre de plus en plus de parts de marché en raison de la faiblesse des investissements dans la production. L'avenir pour une partie de la production française se situerait donc dans la prestation de services pour des productions internationales ou réduire le contrôle de l'oeuvre en se tournant vers des plateformes type Netflix qui investissent massivement dans l'animation.
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Je suis curieux de savoir quelle est cette unique minute d'animation.
L'animation luxembourgeoise ? Un fait probablement dû aux studios européens (dont le Luxembourg est quelques fois membres) qui pullulent de plus en plus.
C'est, tout de même, incroyable de voir que les tendances, en terme d'origines d'animation, ont radicalement changé en deux ou trois décennies.
Je savais que la France était le premier producteur d'animation en Europe, mais le deuxième le monde je l'ignorais. (Après le Japon donc )
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Le rapport ne le précise pas, juste que c'était un programme court d'une minute.
Probablement des studios sous traitant une partie de l'animation. On retrouve aussi 359h pour le Danemark par exemple.sam54 a écrit :L'animation luxembourgeoise ? Un fait probablement dû aux studios européens (dont le Luxembourg est quelques fois membres) qui pullulent de plus en plus.
Pas forcément. On allait acheter au Japon parce que c'était "donné" et qu'il fallait remplir 2 à 3 heures par jour sur 4 chaines, voire même 6h le mercredi. Et puis, on s'est rendu compte que la production n'était pas adaptée et il y a eu Segolène Royal et Familles de France qui sont passées par là pour défoncer l'image des "japoniaiseries", vantant même l'extraordinaire qualité de la production française comme Démetan (hum, hum, on connait tellement bien son sujet et les origines de ce qu'on cite en exemple et on veut diriger une des plus grandes puissances mondiales en 2007 ...)sam54 a écrit :C'est, tout de même, incroyable de voir que les tendances, en terme d'origines d'animation, ont radicalement changé en deux ou trois décennies.
Puis il y a eu les quotas. TF1 est contraint d'en diffuser par quota (Il y a 3/4 ans, TF1 avait fait une demande pour supprimer son obligation de production d'animation et coller le téléshopping tous les matins, demande heureusement refusée par le CSA) et finalement, ça l'arrange, elle peut remplir son quota de production française pour mettre quelques épisodes d'Esprits Criminels en plus par ailleurs dans la grille.
Gulli a des quotas de productions françaises et d'origine européenne assez important à diffuser. Dès lors qu'on doit réserver une majorité de sa grille à la production européenne, qu'il faut aussi caser de l'américain par goût (et parfois par contrat), forcément, il reste peu de place pour du japonais.
Pour moi l'exemple type est Sailor Moon (classique et crystal). Elle avait largement sa place sur Gulli avec une case Girl power très identifié et à succès. Or, Gulli ne l'a pas diffusé (et le groupe Lagardère avait les droits sur Crystal qui a été diffusé sur Canal j. Gulli a préféré miser sur les rediffs de Winx Club ou Mia et moi qui sont ... italiennes donc dans les quotas !
Ou alors Gulli a été refroidi par le désastre d'audience de Crystal sur Canal J (public totalement pas adapté et horaires bien merdique) et peut-être par Pitch Pitch truc avec les sirènes (aucune idée de si ça avait marché ou non, mais vu que ça n'a pas été rediffusé, je doute que l'audience fut mirobolante)
Et puis on a un débat l'oeuf ou la poule : Dans ce qui est exportable (j'exclue donc la moitié des productions saisonnières reposant sur du fan service grossier), le Japon produit pas mal de shonen, donc destinés aux plus de 10 ans. Or, les graphiques de l'étude montrent bien que les plus de 11 ans ne consomment plus de TV jeunesse. Donc logique de voir beaucoup moins d'animation japonaise. Mais, et c'est là que l'oeuf et la poule arrive : les 11+ se détournent-ils parce qu'il n'y a pas de programmes adaptés pour eux ou n'y a-t'il plus de programmes pour eux parce qu'ils s'en sont détournés ? Pour moi, c'est la première solution qui l'emporte : One Piece cartonnait sur D17 à l'époque mais ciblait le même public que Hanouna sur la grande soeur donc sabrée pour gratter 100 000 tvsp chez le troublion de la 8. DB Super doit bien fonctionner puisque TFX la diffuse en continu et élargit même son offre avec My Hero Academia et Captain Tsubasa bientôt. Le public 11-14 ans est prêt à suivre de l'animation à la tv, mais il faut correctement cibler les produits à diffuser et les mettre dans la bonne case.
Idem pour le public adulte. La case Réanimation de France 4 était une bonne idée, mais le vendredi à 23h30, était-ce vraiment la meilleure case ? Je connais peu d'adultes devant la tv à cette heure-là ce jour-là (ils sont de sortie pour les étudiants ou roupillent après une semaine crevante de boulot)
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Le samedi soir aurait été peut être plus pertinent pour diffuser des dessins animés pour adultes.
Ceci dit, le vendredi soir, j'avais suivi assidument Rick et Morty dont je n'avais pas loupé un seul épisode.
Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas sa diffusion sur France 4 qui a (en partie) contribué à sa popularité en France : parmi les clients de la boutique dans laquelle je travaille, j'en vois plein qui portent fièrement des T-Shirt Rick et Morty et qui me parlent avec enthousiasme du show !
Quant aux produits dérivés, le comic book publié par Hi Comics est carrément la deuxième BD Américaine la plus vendue en France après Walking Dead !
Je pense aussi que la célébrité et la popularité de L'Attaque des Titans est en partie due à sa diffusion sur France 4, chaîne gratuite et accessible à tous et qui lui a permis de toucher un public large qu'une chaîne confidentielle du câble, elle était de plus passé à un horaire tardif mais pas trop non plus...
Ceci dit, le vendredi soir, j'avais suivi assidument Rick et Morty dont je n'avais pas loupé un seul épisode.
Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas sa diffusion sur France 4 qui a (en partie) contribué à sa popularité en France : parmi les clients de la boutique dans laquelle je travaille, j'en vois plein qui portent fièrement des T-Shirt Rick et Morty et qui me parlent avec enthousiasme du show !
Quant aux produits dérivés, le comic book publié par Hi Comics est carrément la deuxième BD Américaine la plus vendue en France après Walking Dead !
Je pense aussi que la célébrité et la popularité de L'Attaque des Titans est en partie due à sa diffusion sur France 4, chaîne gratuite et accessible à tous et qui lui a permis de toucher un public large qu'une chaîne confidentielle du câble, elle était de plus passé à un horaire tardif mais pas trop non plus...
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
C'est vraisemblablement un dilemme, qui me traversait aussi l'esprit.
Que les plus de onze ans se détournent puisqu'il n'y a plus de programmes adaptés à leur tranche d'âge, ou qu'il n'y a pas de programmes pour eux car ils se sont détournés, dans les deux cas c'est un fait des plus regrettables :
- Le premier point parce que le monde télévisuel (CSA, Chaînes, ...) ne propose pas des programmes qu'un certain panel de téléspectateurs attend.
- Le second point parce que, bien que la majorité de ce public ne s'intéresse plus à un type de programme, la minorité est condamnée à ne plus regarder leurs programmes, par le monde télévisuel, ce qui est totalement logique et commercial.
Pour ma part, j'opte plutôt pour la première solution, soit: les plus de onze ans se détournent puisqu'il n'y a plus de programmes adaptés à leur tranche d'âge.
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Pour Rick et Morty, à part avec de l'illégalité, pas moyen de connaitre le programme avant sa diffusion sur France 4. Donc oui, la popularité a dû jouer aussi. Idem pour Archer bien plus citer par les gens depuis sa diffusion sur France 4 (et Netflix).Xanatos a écrit : ↑08 nov. 2018 20:06Je pense aussi que la célébrité et la popularité de L'Attaque des Titans est en partie due à sa diffusion sur France 4, chaîne gratuite et accessible à tous et qui lui a permis de toucher un public large qu'une chaîne confidentielle du câble, elle était de plus passé à un horaire tardif mais pas trop non plus...
Pour l'attaque des titans, je pense que France 4 n'a pas vraiment eu d'influence. Le manga était déjà bien installé avant l'animé et celui-ci est passé en simulcast, ce qui a fait exploser la série. Je l'ai connu par ce biais, pas par France 4 (même si j'ai regardé pour la vf).
D'ailleurs, c'est sûrement une des causes du manque de productions japonaises : entre le fandub et le simulcast, les chaines doivent se dire qu'il n'y a plus d'audience pour ces produits, hormis les immenses franchises.
De même, le public adolescent est ultra pressé. Il n'est même pas capable d'attendre quelques jours. Alors attendre 6 mois ou un an, c'est de la folie furieuse. Il est déjà passé à 12 autres séries cultes l'une derrière l'autre.
C'est le problème de la télévision française en général : on vise le public maximal avec préférence pour la ménagère ou femme de moins de 50 ans responsable des achats. Rares sont les chaines se spécialisant sur une cible, encore moins une case, dès lors que madame n'est pas susceptible d'aller acheter son paquet de lessive après.
Il y a quelques années, Tf1 avait hésité à supprimer sa case Auto-moto/Téléfoot du dimanche matin parce que madame regarde peu. Et pourtant, ça cartonne sur d'autres cibles avec plus de 50% des hommes devant.
Sinon, W9 est une chaine semi-musicale d'après sa convention. Et oui. C'est sûr que ça ne saute pas aux yeux aux heures où les gens regardent la télé et tombent sur du recyclage des émissions et séries de M6.
Pourtant, le public français est prêt pour des chaines vraiment thématiques : Seules 3 chaines ont été rentables sur la TNT (donc hors historiques) dont BFM et Gulli. La 3é étant 6ter mais vu la composition de leur grille faite de multi rediffusions en 8e fenêtre de séries usées et de programmes cheapos à peine remontés de M6, l'abonnement EDF doit leur couter plus cher que la grille. Mais on voit aussi que parmi les chaines progressant le plus fortement en audiences, on trouve L'équipe et RMC découverte. Soit dans les 5 citées, 4 chaines thématiques pour une 1 mini-généraliste.
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
C'est quand même fou qu'en 2018, les chaînes TV sont toujours ancrées dans cette cible de la ménagère de moins de 50 ans, à une époque où de plus en plus de femmes travaillent toute la journée et regardent plutôt la TV le soir (quand elle peut).
Vous avez connu d'anciens doublages de DA japonais désormais indisponibles en DVD et vous souhaitez témoigner ? Vous pouvez me contacter par MP ou à cette adresse : http://doublagesperdus.canalblog.com/
Re: Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Animation sud-coréenne plus présente (152 h) que l'animation japonaise (144 h ) ? Etrange. Je pense que l'origine réelle de beaucoup de sous-traitance sud-coréenne est bel et bien japonaise. D'animé sud-coréen je ne connais que "Robocar Poli", assez intéressant d'ailleurs pour le contenu (discrète mise en garde au nom de la sécurité sur la frénésie d'industrialisation de la Corée du Sud, présence - encore faible - de Robocars "féminins" et d'une gérante de la station).
La vie imite l'art, et non l'inverse.