Selon le hors-série
Paris Match de septembre 2017, que je viens enfin de retrouver dans mon foutoir de magazines, la date de rencontre entre Uderzo et Goscinny est 1951. Après quelques courtes oeuvrettes, "Les Aventures de Clopinard", puis "Arys Buck" et "Belloy" entre autres petites séries surtout publicitaires, Albert(o) Uderzo est engagé par l'agence World Press qui s'occupe de placer des bandes dessinées et rubriques illustrées dans les journaux. Beaucoup de travail, mais soulagement d'un (petit) salaire régulier. Quelques semaines plus tard on lui annonce au téléphone qu'il va avoir un "directeur" nommé "Gocini" et il se dit "Tiens il doit être d'origine italienne comme moi". Vite copains, ils sont installés dans un bureau au 134 Avenue des Champs-Elysées : en fait il s'agit d'un 3 pièces vide qui donne sur une arrière-cour

. Le tandem se sent très complémentaire, Goscinny adorant raconter des histoires et dessinant assez mal, Uderzo peaufinant sans cesse la qualité de son trait. Déjà dans leur première oeuvre indépendante,
Oumpah-Pah l'invincible Indien, la maîtrise nerveuse et fluide du dessin uderzien éclate. Lors de la naissance d'
Astérix le Gaulois c'est Uderzo qui souhaite créer un grand Celte à la force surhumaine comme Oumpah-Pah : Obélix, qu'il dessine beaucoup moins gros que plus tard. Goscinny l'accepte fort bien et se contente de lui donner un métier parfaitement inutile : livreur de menhirs

. Au fil du temps Uderzo augmentera la panse d'Obélix, un peu excessivement à mon avis, mais l'extraordinaire qualité de son coup de patte ne cessera de croître. Malheureusement quand il reprend
Astérix après le décès de Goscinny, le trop peu de cervelle qu'il accorde aux femmes nuit à ses scénarios : en tout cas je connais des lectrices qui lui en veulent

!
La vie imite l'art, et non l'inverse.