La TNT (Télévision Numérique Terrestre) est arrivée en France au mois de mars dernier. De nombreuses chaînes furent crées et parmi elles, France 4 (ex-festival) .
France 4 diffuse entre autres de nombreuses séries d'animation Japonaise. Il s'agit d'une évolution non négligeable dans la politique éditoriale du groupe « France télévisions ».
Voici une interview pour le site JapImpact de Frédéric PRALLET DUJOLS, directeur des achats de programmes de la chaîne, afin d'en savoir un peu plus sur la petite dernière du service public.
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JapImpact : Comment se situe France 4 par rapport aux autres chaînes du groupe France télévisions ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : France 4 est née le 31 mars 2005. Son budget de fonctionnement est de 18 millions d'euros, dont 12 millions pour les programmes. Elle est la dernière née du service public, inventée pour rajeunir l'audience du groupe, en proposant des programmes à destination des trentenaires et quadra. Son ambition est d'offrir du spectacle sous toutes ses formes, musique, théâtre, cinéma, fiction, sport, animation, avec le désir de montrer que la culture non seulement n'est pas forcément ennuyeuse mais encore est protéiforme.
JapImpact : France 4 aura une politique assez inhabituelle en matière d'animation Japonaise, par rapport aux autres chaînes hertziennes, avec la diffusion de séries nostalgiques et des séries inédites à la télévision comme « Last exile ». Quelle a été la motivation de la chaîne pour la diffusion de telles séries ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Tout simplement la qualité de ces oeuvres. Je trouve dommage que la télévision néglige un phénomène comme le manga, qui n'est pas réservé aux petits enfants ou aux adolescents pubères comme le pensent encore beaucoup de décideurs. Quant aux deux axes, nostalgie et inédit, ils correspondent à une logique de programmation : tout le monde connaît Albator ou les mondes engloutis, ce qui permet d'installer un rendez-vous quotidien avec le type animation. Une fois la ligne reconnue, on peut poursuivre vers une programmation plus novatrice, tout en gardant au moins dans un premier temps une seconde ligne « culte » donc identifiable aisément.
JapImpact : Est ce une politique durable de la chaîne à l'image de Canal+ avec « La Kaz » ou alors un essai comme ce fut le cas à un moment avec France 2 et la diffusions très éphémère de « Love Hina » ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Non, il s'agit bien sur d'une politique durable. Nous n'avons pas les mêmes contraintes que France 2. De toute façon, la seule façon en télévision de créer un rendez-vous avec programme à un horaire précis est de le pérenniser.
JapImpact : Quelle est la politique éditoriale de France 4 en matière de Japanime ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Je cherche avant tout des séries urbaines et contemporaines, pour un public entre 18 et 35 ans, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Dans un premier temps, j'évite les séries trop science-fiction, voire trop violentes - service public oblige - pour me concentrer sur des anime qui projettent une image de la société. Entre outre, il s'agit avant tout de série de 26', on verra plus tard pour les OAV. Enfin, la qualité graphique est pour moi fondamentale, justement pour montrer que ce type d'animation exprime plus de la poésie que de la violence gratuite, mauvais procès fait aux animations japonaises dans le passé.
JapImpact : Quelles sont les futures séries Japonaises à venir sur l'antenne ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Depuis avril, nous avons entamé la diffusion d'Albator 84, puis Albator 78. Suivront ensuite Cosmowarrior, Supersubmarine et la série inédite Galaxy Railways. L'idée est de profiter de l'univers graphique parfaitement reconnaissable de Matsumoto pour installer ce rendez-vous. Puis à partir d'Octobre on pourra voir Love-Hina, Fruits Basket, Get Bakers, et en 2006 Last Exile et X.
JapImpact : Comptez vous diffuser des séries ayant déjà fait leurs preuves en vidéo ou à terme comptez vous également importer des séries totalement inédites du Japon ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Sauf à ce que des distributeurs audiovisuels spécialisés me proposent un accès à ces programmes, pour le moment, je me fonde sur la vidéo et le succès presse des shonen ou des shojo. Mais à terme, rien n'est impossible si le succès, comme je le crois, est au rendez-vous.
JapImpact : Pensez vous que le temps où l'animation japonaise avait mauvaise presse (« Japoniasieries ») sur le hertzien est révolu ?
Frédéric PRALLET DUJOLS : Difficile à dire. J'espère simplement que les séries que nous diffusons permettront de participer à cette évolution des esprits.
source : japimpact.com
