Etude du CSA sur l'offre jeunesse à la TV
Posté : 08 nov. 2018 17:29
Le CSA a publié une étude très intéressante sur la programation jeunesse à la télévision en 2016. Il est disponible sur le site du CSA.
On peut retenir plusieurs choses intéressantes :
Sur les chaines TNT en 2016, entre 6h et 20h30, il a été proposé 11 149 heures d'animation. France 4 en a proposé 3592h (32%), puis Gulli 3437h (31%) puis France 3 1192h (11%) puis France 5 avec 893h (8%) et TF1 740h (7%). Les autres chaines se partagent le reste avec mention spéciale à France Ô et une seule minute d'animation. Seules C8, CStar, RMC découverte, HD1 et Chérie 25 n'ont pas proposé d'animation (C8 propose une case matinale depuis 2017).
Seules France 4 et Gulli proposaient de l'animation en après-midi.
De 6h à 20h30, 33% des 4-10 ans consomment de la tv adaptée à la jeunesse contre environ 10% des 11-18 ans (qui se tournent massivement vers les programmes de tv réalité, le sport ou les émissions de concours type les reines du shopping, 4 mariages et une lune de miel ...).
Les dessins animées de 5 à 30 minutes représentent 95% de ces 11 149h. 2% pour les films d'animation, et 1% pour les tvfilms/court métrages, 1% pour les programmes éducatifs et 1% pour l'habillage ...
Les oeuvres d'animation (toujours dans ce créneau 6h/20h30 en 2016) proviennent d'Europe à 63%, d'Amérique du Nord et du Sud à 33% et d'Asie à ... 3% seulement.
En volume horaire, cela représente 5 792h d'animation française contre 144h pour l'animation japonaise (et 152h pour l'animation sud-coréenne et 168h pour l'animation luxembourgeoise !). L'étude précise même en note : "À noter par ailleurs une faible part de l’animation japonaise sur les chaînes françaises, alors que le Japon était traditionnellement très présent dans le secteur." (page 21).
70% des programmes d'animation français diffusés sont récents (moins de 4 ans). 1/3 est une création originale, 1/3 est une adaptation littéraire et 1/3 sont des remakes ou oeuvres d'autres inspirations (pub, jeux vidéo, mixte)
L'étude pointe également le manque de programmes et de cases identifiables pour les 12-14 ans depuis la fin de kd2a en 2009 (Foudre, Coeur océan par exemple). Le problème vient des critères pour qualifier une série de série pour adolescents. Si on prend par exemple le cadre du collège/lycée avec des héros de cet âge, on pourrait inclure Chica Vampiro (Gulli) et Glee (W9). Mais la première touche en fait les pré adolescents alors que la seconde vise les jeunes adultes. Pour l'animation, l'essentiel vise les moins de 12 ans et la programation d'animation pour les 12-14 ans ne représente quasiment rien en 2016.
La télévision de rattrapage (Tfou, France.tv, 6play, Gulli replay ...) semble mieux organisée pour la catégorisation des programmes avec des catégories bien définies ("Pour les plus petits", "Kids" , "Teens" ... )
Le protrait type des dessins animés :
L'essentiel des dessins animés portent sur un groupe de héros (+ de 3) ou un héros entouré d'une bande (55%) contre seulement 14% avec un héros solitaire et 10% pour un duo. Cela se comprend par la mise en avant du concept d'entraide et d'amitié pour vaincre un antagoniste, antagoniste beaucoup moins présent dans les fictions à héros solitaire.
Les personnages principaux (héros et comparses (entourent et aident le/les héros) sont à 50% humains et à 33% anthropomorphes. 45% sont des enfants ou adolescents, 27% sont des adultes et 27% ont un âge indéterminé. Dans les oeuvres françaises, 55% sont humains et 84% sont des enfants ou adolescents !
Les femmes sont sous représentées : 39% des personnages principaux sont féminins contre 61% d'hommes (41-59 dans les oeuvres françaises, 44-56 dans la catégorie héros, en progression constante).
La répartition par genre des caractéristiques des héros : Capacité physique : Femme 20%, Homme 80%, courage (33-66), négatif (30-70), Intelligence (45-55), Gentillesse (67-33), Complexité du personnage (75-25).
Chez les comparses, on retrouve une inversion des tendances comme le courage chez 80% des femmes ou l'intelligence (60% de femmes). Le problème est qu'elles ne sont considérées que comme un auxiliaire du personnage héros masculin. Bien souvent, elles ont même toutes les caractéristiques du héros alors que le héros ne les a pas. Exemple : Sophie dans Inspecteur Gadget. Or rien ne les met en avant, comme par exemple le titre de la série. (autre exemple : Gwen et Ben fonctionnent en duo pourtant, la série s'appelle Ben 10)
Enfin en annexe, on a une intervention du Spfa (syndicat des producteurs français d'animation) qui révèle que les diffuseurs investissent 60m d'euros par an dans l'animation (27m pour France télévisions, 10 pour TF1, 5 pour Gulli). Néanmoins, le volume de productions françaises stagne depuis 10 ans, les chaines n'investissant pas au delà des quotas imposés en productions et en volume horaire de diffusion alors que le marché international est de plus en plus demandeur. Aujourd'hui (en 2016 donc), la France est le second producteur mondial d'animation mais risque de perdre de plus en plus de parts de marché en raison de la faiblesse des investissements dans la production. L'avenir pour une partie de la production française se situerait donc dans la prestation de services pour des productions internationales ou réduire le contrôle de l'oeuvre en se tournant vers des plateformes type Netflix qui investissent massivement dans l'animation.
On peut retenir plusieurs choses intéressantes :
Sur les chaines TNT en 2016, entre 6h et 20h30, il a été proposé 11 149 heures d'animation. France 4 en a proposé 3592h (32%), puis Gulli 3437h (31%) puis France 3 1192h (11%) puis France 5 avec 893h (8%) et TF1 740h (7%). Les autres chaines se partagent le reste avec mention spéciale à France Ô et une seule minute d'animation. Seules C8, CStar, RMC découverte, HD1 et Chérie 25 n'ont pas proposé d'animation (C8 propose une case matinale depuis 2017).
Seules France 4 et Gulli proposaient de l'animation en après-midi.
De 6h à 20h30, 33% des 4-10 ans consomment de la tv adaptée à la jeunesse contre environ 10% des 11-18 ans (qui se tournent massivement vers les programmes de tv réalité, le sport ou les émissions de concours type les reines du shopping, 4 mariages et une lune de miel ...).
Les dessins animées de 5 à 30 minutes représentent 95% de ces 11 149h. 2% pour les films d'animation, et 1% pour les tvfilms/court métrages, 1% pour les programmes éducatifs et 1% pour l'habillage ...
Les oeuvres d'animation (toujours dans ce créneau 6h/20h30 en 2016) proviennent d'Europe à 63%, d'Amérique du Nord et du Sud à 33% et d'Asie à ... 3% seulement.
En volume horaire, cela représente 5 792h d'animation française contre 144h pour l'animation japonaise (et 152h pour l'animation sud-coréenne et 168h pour l'animation luxembourgeoise !). L'étude précise même en note : "À noter par ailleurs une faible part de l’animation japonaise sur les chaînes françaises, alors que le Japon était traditionnellement très présent dans le secteur." (page 21).
70% des programmes d'animation français diffusés sont récents (moins de 4 ans). 1/3 est une création originale, 1/3 est une adaptation littéraire et 1/3 sont des remakes ou oeuvres d'autres inspirations (pub, jeux vidéo, mixte)
L'étude pointe également le manque de programmes et de cases identifiables pour les 12-14 ans depuis la fin de kd2a en 2009 (Foudre, Coeur océan par exemple). Le problème vient des critères pour qualifier une série de série pour adolescents. Si on prend par exemple le cadre du collège/lycée avec des héros de cet âge, on pourrait inclure Chica Vampiro (Gulli) et Glee (W9). Mais la première touche en fait les pré adolescents alors que la seconde vise les jeunes adultes. Pour l'animation, l'essentiel vise les moins de 12 ans et la programation d'animation pour les 12-14 ans ne représente quasiment rien en 2016.
La télévision de rattrapage (Tfou, France.tv, 6play, Gulli replay ...) semble mieux organisée pour la catégorisation des programmes avec des catégories bien définies ("Pour les plus petits", "Kids" , "Teens" ... )
Le protrait type des dessins animés :
L'essentiel des dessins animés portent sur un groupe de héros (+ de 3) ou un héros entouré d'une bande (55%) contre seulement 14% avec un héros solitaire et 10% pour un duo. Cela se comprend par la mise en avant du concept d'entraide et d'amitié pour vaincre un antagoniste, antagoniste beaucoup moins présent dans les fictions à héros solitaire.
Les personnages principaux (héros et comparses (entourent et aident le/les héros) sont à 50% humains et à 33% anthropomorphes. 45% sont des enfants ou adolescents, 27% sont des adultes et 27% ont un âge indéterminé. Dans les oeuvres françaises, 55% sont humains et 84% sont des enfants ou adolescents !
Les femmes sont sous représentées : 39% des personnages principaux sont féminins contre 61% d'hommes (41-59 dans les oeuvres françaises, 44-56 dans la catégorie héros, en progression constante).
La répartition par genre des caractéristiques des héros : Capacité physique : Femme 20%, Homme 80%, courage (33-66), négatif (30-70), Intelligence (45-55), Gentillesse (67-33), Complexité du personnage (75-25).
Chez les comparses, on retrouve une inversion des tendances comme le courage chez 80% des femmes ou l'intelligence (60% de femmes). Le problème est qu'elles ne sont considérées que comme un auxiliaire du personnage héros masculin. Bien souvent, elles ont même toutes les caractéristiques du héros alors que le héros ne les a pas. Exemple : Sophie dans Inspecteur Gadget. Or rien ne les met en avant, comme par exemple le titre de la série. (autre exemple : Gwen et Ben fonctionnent en duo pourtant, la série s'appelle Ben 10)
Enfin en annexe, on a une intervention du Spfa (syndicat des producteurs français d'animation) qui révèle que les diffuseurs investissent 60m d'euros par an dans l'animation (27m pour France télévisions, 10 pour TF1, 5 pour Gulli). Néanmoins, le volume de productions françaises stagne depuis 10 ans, les chaines n'investissant pas au delà des quotas imposés en productions et en volume horaire de diffusion alors que le marché international est de plus en plus demandeur. Aujourd'hui (en 2016 donc), la France est le second producteur mondial d'animation mais risque de perdre de plus en plus de parts de marché en raison de la faiblesse des investissements dans la production. L'avenir pour une partie de la production française se situerait donc dans la prestation de services pour des productions internationales ou réduire le contrôle de l'oeuvre en se tournant vers des plateformes type Netflix qui investissent massivement dans l'animation.