Suite et fin de mes pérégrinations à Angoulême :
Jeudi 31 mars :
Cette journée intense s'est ouverte avec Dick Tomasovic qui a traité des interactions entre dessin animé et BD avec les cas de Félix le Chat et Mickey Mouse, de quoi donner envie de se replonger dans les BD de Floyd Gottfredson !
Ensuite lui a succédé John Harbour, originaire du Québec, qui a traité du cas intéressant de la présence de bulles de BD dans les cartoons américains muets de 1906 à 1928. Forme, rythme d'apparition, jeu sur l'écriture, exploitation du hors champ… tout un panel de trouvailles qui nous est dévoilé pour évoquer le son durant cette période.
Après la pause, Bérénice Bonhomme est revenue sur un sujet qui lui est cher : le film
Persepolis. Mais au lieu de se centrer sur le film en lui-même comme on pourrait s'y attendre, elle a bifurqué sur une approche bien plus inattendue avec la place de la BD au sein de l'équipe du film (avec entre autres le cas de l'animateur Jules Stromboni ayant fait une BD durant le tournage).
L'après-midi, Jean-Baptiste Massuet a parlé de la 1e BD de Donald Duck par Carl Barks
"Donald et le trésor du pirate" dont le scénario était au départ prévu pour être un long-métrage animé : l'intervention a été une analyse pointue de la dimension cinématographique du récit, en lien avec le story-board du film.
Puis, Xavier Kawa-Topor (l'autre co-organisateur du colloque) a parlé des
Maîtres du Temps de René Laloux, retraçant tout l'historique du film. Ayant grandi avec celui-ci, autant dire que j'ai bu du petit lait à ce moment-là !
Autre pause, après quoi Jérôme Dutel a traité du cas de l'image immobile en anim, du moins nous a donné un résumé de l'essai qu'il en train de préparer à ce sujet…
Et puis, mon tour est arrivé ! J'avais le nez plongé sur mon texte, j'étais tendu comme un pic mais l'audience ne semble pas m'avoir en tenu rigueur car même si je n'ai pas eu de question après, mon intervention a été bien reçue par mes pairs ! Et puis des Schtroumpfs, nous sommes passés au sujet de l'animation pornographique en France (autre ambiance !) avec Aurélie Petit évoquant le cas du
Parfum de l'invisible de Francis Nielsen (qui d'après Aurélie défend son film bec et ongles !) ainsi que la possibilité de la mise en place d'un marché suite au succès de
Peepoodoo & the Superf*ck Friends.
En dernière intervention, il y eu du lourd avec le producteur Nicolas Schmerkin d'Autour de Minuit, la réalisatrice Nadia Micault et le scénariste Vincent Zabus (en visio) autour du projet
Les Ombres, long-métrage animé adapté de la BD de Zabus et Hippolyte. Le trio est revenu sur le parcours du projet et sur les difficultés à adapter une BD assez dure pour en faire un film plus grand public, à hauteur d'enfant à la manière de
Ma Vie de Courgette.
Plus d'infos sur ce projet ici :
https://www.cineuropa.org/fr/interview/398934/
La journée s'est terminé à la salle Nemo avec la projection du
Monsieur Vieux-Bois (1921) de Lortac et Cavé (objet de la 1e intervention de mercredi) en version restaurée prêtée par la Cinémathèque Suisse.
Vendredi 1 avril :
La journée s'ouvre sur l'intervention d'Axel Taus qui a traité de l'arrivée des mangas en France et de la façon dont les productions nippones ont influé sur les créations françaises dans la BD et l'anim.
Ensuite, Ana Mujkovic a livré (en anglais) le sujet le plus intrigant du programme d'après moi : l'adaptation du roman graphique
Anti-Gone de Connor Willumsen en live stream avec des comédiens interprétant les personnages en VR et réagissant aux remarques du chat :
https://youtu.be/5v8p34nkBeg
Ce fut après un défilé de professionnels avec Catherine Estève des Films du Poisson Rouge et le réalisateur Fred Chaillou autour de l'adaptation animée d'
Open Bar, la BD de Fabcaro pour Canal+ avec explication des choix artistiques opérés.
Et enfin un trio de femmes, avec Armelle Glorennec, Sarah Wikler (productrices) et Marie-Stéphane Imbert (autrice) autour du projet d'adaptation de la BD
La Balade de Yaya.
Le colloque s'est achevé avec Nicolas Labarre présentant son projet Média BD 2, une base de données visant à collecter les écrits autour de la BD. Malheureusement, j'ai dû partir en cours de route pour prendre mon train…
Ça aurait été pour moi 2 jours et demi mémorables !