
Malheureusement il me manque juste des infos sur le casting VF du 2nd doublage (récent), qui est introuvable pour le moment. L'INA en propose quelques archives mais il semblerait qu'elles soient bloquées donc impossibles à vérifier en dehors du cadre professionnel (merci d'ailleurs à Toine qui a tenté d'y vérifier les épisodes)... Cela dit, on peut facilement deviner que Bernard Métraux s'occupe de la traduction des panneaux en voix-off (tout comme dans la majorité des autres Looney Tunes redoublés à la fin des 90s), c'est pourquoi j'ai tout de même décidé de l'ajouter sur la fiche.
Fiche technique
Titre : Cool Cat
Origine : États-Unis
Année : 1967-69
Nombre d’épisodes : 6
Production : Warner Bros.-Seven-Arts
Auteur : Alex Lovy
Réalisation : Alex Lovy, Robert McKimson
Scénarii : Bob Kurtz, Cal Howard, Tony Benedict
Production : William L. Hendricks
Animation : Ted Bonnicksen, LaVerne Harding, Ed Solomon, Volus Jones, James Davis
Lay-out : David Hanan, Bob Givens, Jaime Diaz
Décors : David Hanan, Bob Abrams, Bob McIntosh
Musique : William Lava
Montage : Hal Geer, Don Douglas
Adaptation française : Nathalie Xerri (2nd doublage)
Diffusions françaises
1e diffusion hertzienne : 1986 ? (Canal+ - Ça cartoon)
Rediffusions : Années 2000 (Cartoon Network)
27 octobre 2002 (France 3 – Bunny et tous ses amis)
Synopsis
Cool Cat est un tigre d’Afrique tout sauf ordinaire : affublé d’un col-cravate et parfois d’un béret, ce félin décomplexé et peu menaçant aborde toutes les situations l’esprit tranquille et plein d’humour. Évoluant dans toutes sortes d’endroits, il est régulièrement pris en chasse par le colérique Colonel Rimfire, un chasseur anglais entêté à l’idée de l’attraper pour en faire un trophée de collection. Celui-ci va tout faire pour parvenir à ses fins (jusqu’à se servir d’un éléphant rose mécanique pour aller traquer sa proie !).
Commentaires
Cool Cat est l’un des derniers nés dans la grande famille des Looney Tunes et aussi l'un des moins connus, créé en plein pendant le déclin des cartoons originaux (c’est-à-dire à la fin des années 60). Conçu par l’animateur Alex Lovy (connu pour son travail chez les studios Walter Lantz/Universal et Hanna-Barbera), ce tigre tranquille a été imaginé à une période où les courts métrages de la Warner manquaient cruellement de vedettes, en partie à cause de contraintes posées par les exécutifs de Warner Bros. : la mascotte Bugs Bunny cesse sa carrière au cinéma en 1964 (au profit du Bugs Bunny Show, une émission TV consacrée à la rediffusion d’anciens courts métrages), et les seuls personnages qu’on retrouve encore à ce moment-là sont les deux duos composés de Bip Bip et Vil Coyote (qui cesseront d’apparaître en 1966), et de Daffy Duck et Speedy Gonzales. Notons aussi qu’entre 1965 et 1967, la quasi-totalité des courts métrages Looney Tunes et Merrie Melodies étaient produits en sous-traitance chez d’autres studios d’animation (à savoir DePatie-Freleng et Format Films) pour des budgets minimes (entraînant une dégradation de l’animation et des scénarios) ; quand bien même une grande partie du staff original continue de participer à la réalisation de ces nouveaux cartoons, le résultat ne pouvait que laisser à désirer.
En 1967, les studios Warner Bros. fusionnent avec la compagnie Seven Arts, créant l’entreprise Warner Bros.-Seven Arts qui décidera, entre autres, de reprendre la production des cartoons en interne (sous la supervision du producteur William L. Hendricks). Bien que le duo Daffy/Speedy continue d’apparaître jusqu’en 1968, il est décidé de mettre en avant de nouvelles stars bien fraîches : ainsi viendront Merlin la souris magique, les lapins cambrioleurs Bunny et Claude, mais surtout Cool Cat, un tigre cool à la mode sixties, opposé dans un premier temps au colonel Rimfire. Les deux personnages, qui partagent la voix d’un seul comédien (Larry Storch) en VO, sont introduits dans un court métrage sobrement intitulé Cool Cat. Si les premiers courts métrages reprennent la sempiternelle formule du chasseur et du chassé à la Bugs Bunny (bien qu'avec quelques variations), on pourrait presque y trouver une satire sociale évoquant l’écart générationnel palpable dans la société américaine de l’époque ; à travers son apparence et son attitude, Cool Cat semble être la caricature d’une jeunesse décontractée et anticonformiste rappelant les "Beatniks" des années 50-70, en conflit avec le colonel Rimfire qui lui semble plutôt appartenir à une ancienne génération plus stricte et conservatrice. Cette deuxième lecture permet de distinguer un tant soit peu le concept de ces cartoons, malgré une formule vue et revue dans les cartoons américains. D’ailleurs, le nom-même de « Cool Cat » vient d’une expression anglaise qui désigne généralement une personne à l’aise, branchée et amateure de musique (le plus souvent de jazz) : une description qui correspond parfaitement au félin (et qui contraste absolument avec l'image que tient le tigre dans l'imaginaire collectif !).
Malheureusement les histoires de Cool Cat peinent à convaincre au-delà du concept, tant elles souffrent de défauts finalement communs dans les cartoons américains au cinéma de cette époque (budget limité obligeant une animation correcte sans plus, scénarios déjà-vus et pas toujours intéressants…). Le personnage n’aura droit qu’à six apparitions jusqu’en 1969, dont les deux derniers courts métrages qui seront réalisés par Robert McKimson (animateur vétéran de la Warner et créateur de Charlie le coq, Taz, Speedy Gonzales...) ; on remarque alors un changement dans la formule avec la disparition du colonel Rimfire. Désormais, Cool Cat n’est plus opposé à un unique personnage récurrent mais à des personnages variés dans l’environnement qu'il traverse. Le tout dernier épisode (Injun Trouble de 1969) est particulièrement controversé en raison du portrait stéréotypé et ridicule qu’il établit sur les populations indigènes d’Amérique, à tel point qu’il n’est plus rediffusé aux États-Unis depuis les années 70. Ce même épisode a aussi son importance dans la mesure où il s’agit du tout dernier court métrage des séries Looney Tunes/Merrie Melodies originales, après quasiment quarante ans de production (de 1930 à 1969), tout en mettant fin à la (courte) carrière de Cool Cat, qui par la suite n'apparaîtra quasiment plus faute de succès. Le personnage, aujourd'hui largement oublié/peu connu du grand public et souvent comparé avec des félins similaires venus avant lui (comme la Panthère rose ou Alcibiade), est décrié par les fans de la franchise qui le jugent peu inspiré et trop ancré dans son époque, là où les grandes vedettes des Looney Tunes ont su marquer toutes les générations ; bien que loin d’être le personnage le plus impopulaire des cartoons, il finit tout de même par devenir un symbole de ce qui est considéré comme les « âges sombres » de la série.
Dans les pays francophones, les aventures de Cool Cat n’ont semble-t-il été diffusées qu’à partir des années 80 (notamment dans la fameuse émission Ça cartoon de Canal+). Comme la grande majorité des courts métrages Looney Tunes classiques, les épisodes de Cool Cat semblent avoir connu au moins deux VF différentes : un premier doublage réalisé dans les années 80 avec la voix de Jean-Claude Montalban (également voix française de Cobra, un autre personnage connu pour son incroyable sang-froid), et un second produit vers la fin des années 90 avec le nouveau casting vocal de la franchise, instauré par le film Space Jam (sorti en 1997 en France). Mais avant de découvrir ses aventures à la télévision, le public francophone avait déjà pu découvrir le personnage dans des BD au sein de différents magazines Titi et Grosminet parus dans les années 70-80 ; il portait alors le nom de « Chat-Tigré » en français. Tant qu'on parle de Titi, Cool Cat fera plus tard l’objet de nombreux caméos et clins d’œil dans la série Titi et Grosminet mènent l’enquête (et même dans le film dérivé de celle-ci : Titi et le Tour du monde en 80 chats), parfois aux côtés du colonel Rimfire. Plus récemment, il est réapparu dans la série Tiny Toons Looniversity (faisant suite à la série originale des Tiny Toons), dans laquelle il a désormais un fils nommé Stylé Cat (« Chillest Cat » en anglais) qu’on pourrait résumer à un « Cool Cat du XXIe siècle », avide de technologies modernes et de réseaux sociaux.
La faible popularité de Cool Cat explique sûrement pourquoi ses aventures sont rarement rediffusées à la télé et même ignorées dans l’écrasante majorité des compilations vidéo estampillées Looney Tunes ; que ce soit en DVD, en Blu-ray ou même en VHS, aucun de ses courts métrages n’a été édité ni en France, ni même aux États-Unis à l’heure où cette fiche est écrite ! Mais en 2020, les cinq premiers épisodes ont fini par ressortir en streaming aux USA, ayant bénéficié d’une toute nouvelle restauration HD préparée pour la plateforme HBO Max. Cette restauration, tout comme ses apparitions modernes, prouve que le personnage n'a pas été enterré par la Warner et continue de faire parler de lui chez les fans.
Épisodes
Tout titre FR inconnu est le bienvenu.
* : titre 1er doublage
** : titre 2nd doublage
1967
1. Le chasseur et l’éléphant rose* / Cool Cat**
1968
2. Une course de fantôme*
3. Y a-t-il un pilote dans l’éléphant rose**
4. 3 Ring-Wing Ding
1969
5. Bugged by a Bee
6. Injun Trouble
Doublage
1er doublage (1986?)
Studio d’enregistrement : PM Productions (?)
* Jean-Claude Montalban : Cool Cat
* Claude Joseph : le colonel Rimfire, voix-off
* Philippe Peythieu : Spooky (ép. 2)
2nd doublage (199?)
Studio d’enregistrement : Dubbing Brothers
* Bernard Métraux : voix-off
Sources
* SABAM
* INAthèque
* https://www.intanibase.com/gac/looneytu ... recartoons