Avec l'annonce du décès du caricaturiste Patrice Ricord, je lis qu'il a participé à une "série d'animation graphique en 3D bihebdomadaire d'API Productions" sur FR2, le Dimanche, en 1999, avec pour nom "Politiquement correct".
Cependant je n'arrive à trouver aucune information supplémentaire ni aucune image. Est-ce que quelqu'un aurait des infos, car sur le papier ça a l'air assez impressionnant comme émission?
Politiquement correct (1999)
Re: Politiquement correct (1999)
Pas d'images disponibles apparemment, tout au plus il ressort que le supplément TV Magazine du Ouest-France du 9 avril 99 lui consacre un article (avec peut-être une photo?) mais il semble difficile de se le procurer. Comme souvent un accès à l'INA resterait la meilleure option.
J'en ai profité pour tester la "Recherche approfondie" de ChatGPT dont le but est de créer un article type Wikipédia sur tout sujet. Il faudrait le réécrire pour éviter les répétitions mais sinon c'est pas mal. Fait amusant, la question posée sur ce forum a été listée comme preuve d'intérêt tardif sur l'émission
Voici le résultat :
"Politiquement correct" (France 2, 1999) : satire politique animée en 3D
## Genèse et concept éditorial
En 1999, France 2 lance *Politiquement correct*, une courte série d’animation satirique en 3D visant à caricaturer les personnalités politiques de l’époque. L’idée est de créer un équivalent aux célèbres *Guignols de l’info* de Canal+, mais avec des personnages en images de synthèse plutôt que des marionnettes. Le producteur Philippe **Alfonsi** – également PDG de la société API Productions – pilote le projet, épaulé à l’écriture par le psychanalyste et chroniqueur **Gérard Miller**. Ensemble avec l’auteur **Jean-Éric Bielle**, ils conçoivent une série ayant pour ambition de *« renouveler le genre de la satire politique »* à la télévision publique. Dans ce cadre, *Politiquement correct* se présente comme un programme court humoristique diffusé en avant-soirée, qui détourne l’actualité politique de façon caustique et impertinente.
## Créateurs et équipe de production
Le programme est produit par **API Productions**, la société fondée par Philippe **Alfonsi** (ancien journaliste de télévision). Alfonsi assure la production exécutive et la direction éditoriale de la série. À l’écriture des sketches, on retrouve notamment **Gérard Miller**, connu pour ses chroniques médiatiques, ce qui lui vaut d’être crédité comme co-auteur de la série. **Jean-Éric Bielle**, ex-scénariste des *Guignols*, a également participé à la création et à l’écriture des premiers épisodes. Par ailleurs, deux humoristes réputés – **Laurent Baffie** (chroniqueur à l’humour grinçant) et **François Rollin** (alias Professeur Rollin) – ont rejoint l’équipe de scénaristes en cours de route, apportant leur plume satirique aux sketches *un peu plus tard* dans la production.
Visuellement, la série fait appel au talent de caricaturistes renommés. **Patrice Ricord** (alias Ricor) – figure emblématique des *Grandes Gueules* – a réalisé de nombreuses caricatures pour le projet, qui ont servi de base à la modélisation 3D des personnages. Son compère **Jean-Claude Morchoisne**, autre membre du trio des *Grandes Gueules*, a également contribué au design caricatural des protagonistes. Le style graphique de Ricord et Morchoisne, fait d’exagération hyper-réaliste des traits, imprègne donc l’identité visuelle de *Politiquement correct*. L’animation 3D elle-même est produite à l’aide de logiciels de synthèse de l’époque, une technique encore novatrice en 1999 qui a nécessité une équipe dédiée d’infographistes.
## Format et style d’animation
Ricord et Jean-Claude Morchoisne ont fourni les dessins préparatoires ayant servi de modèle aux personnages en 3D de *Politiquement correct*. Les visages des hommes et femmes politiques sont représentés de façon *cartoonesque*, avec leurs traits physiques et caractéristiques de personnalité poussés à l’extrême, conformément à la tradition de la caricature politique française. Chaque épisode de la série est un sketch court d’environ **6 minutes**, en animation numérique 3D temps réel ou pré-calculée. Les personnages animés – surnommés les “toons en 3D” de France 2 – évoluent dans des saynètes humoristiques souvent absurdes, mais toujours calquées sur l’actualité politique.
L’esthétique 3D, encore rudimentaire à la fin des années 90, confère aux sketches un aspect visuel inhabituel pour l’époque. On découvre par exemple **Martine Aubry** (ministre de l’Emploi de l’époque) sous les traits d’une *« adolescente rondelette, les cheveux gras, un piercing dans le nez »*, incarnation irrévérencieuse de la politicienne en “teenager” rebelle. De même, le président **Jacques Chirac** est caricaturé avec son long nez et son sourire en coin caractéristiques, tandis que le premier ministre **Lionel Jospin** – connu pour son sérieux – peut apparaître raide comme un proviseur austère (selon les descriptions de l’époque). D’autres figures politiques sont introduites au fil des sketches : le ministre RPR **Nicolas Sarkozy** fait une apparition (bien avant sa présidence, alors qu’il est un jeune loup de la droite), l’ancien président du RPR **Philippe Séguin** est également croqué, et même le président américain **Bill Clinton** est mis en scène, probablement en référence au scandale Monica Lewinsky tout récent. Les dialogues et situations tournent en dérision les événements du moment : réformes gouvernementales, rivalités de partis, scènes de la vie politique française et internationale, le tout traité sur un ton volontiers grinçant et impertinent.
## Épisodes, sketches et thématiques
*Politiquement correct* n’est pas une série à continuité scénaristique, mais une suite de sketches indépendants, chacun centré sur une satire précise. Au total, on estime qu’une vingtaine à une trentaine de **épisodes** de 6 minutes ont été produits et diffusés durant le printemps 1999 (la série n’ayant pas été prolongée au-delà de cette période). Chaque sketch porte un regard satirique sur un sujet d’actualité politique. Les **thématiques** abordées reflètent les débats de la France de la fin des années 90 : par exemple, la réforme des **35 heures** (portée par Martine Aubry) aurait pu être tournée en dérision en montrant Martine en ado attardée négociant son couvre-feu avec “papa Jospin”. Les **affaires et scandales** du moment sont également parodiés – on peut supposer un sketch autour de l’affaire Clinton-Lewinsky étant donné la présence de Bill Clinton au casting virtuel. Les **rivalités politiques** internes sont une autre veine comique : ainsi, un segment aurait pu mettre en scène Chirac et Sarkozy en pleine compétition, caricaturant le mentor et son ambitieux protégé dans une situation burlesque.
Les **titres des sketches** n’étaient pas nécessairement annoncés à l’antenne comme pour une série classique, chaque épisode étant simplement présenté sous la bannière *Politiquement correct*. En revanche, la presse télé de l’époque donnait parfois un aperçu du contenu : dans les guides programmes, on trouvait de courtes descriptions ou accroches. Par exemple, pour un épisode diffusé début avril 1999, *Le Monde* évoquait l’apparition de Martine Aubry en adolescente, ce qui laisse entendre que le sketch du jour était centré sur ce personnage. De même, d’autres jours, la presse signalait l’entrée de nouvelles figures caricaturées (“Chirac, Sarkozy, Jospin et Clinton – pour les autres, il faudra attendre” ironisait *Le Monde* début mai 1999). On peut en déduire que tous les personnages n’ont pas été introduits dès le premier épisode, mais graduellement, en fonction des besoins satiriques et de l’actualité.
## Diffusion (dates, horaire, fréquence)
La diffusion de *Politiquement correct* commence le **20 mars 1999** sur France 2. La case horaire retenue est celle de l’**avant-journal de 20h** le week-end : chaque samedi et dimanche vers **19h50**, juste avant le JT de 20 heures, la chaîne propose un sketch de 5 à 6 minutes. Le rythme est donc bihebdomadaire au sens de *deux fois par semaine*. Les épisodes sont programmés le **samedi** et le **dimanche** soir, formant un rendez-vous humoristique récurrent pour les téléspectateurs en fin de semaine. Cette programmation stratégique en *access prime time* vise à attirer un large public juste avant la grand-messe du 20h, à un horaire où traditionnellement les chaînes privées diffusent des pastilles humoristiques ou des jeux. France 2 tentait ainsi de fidéliser son audience du week-end avec un contenu original entre l’émission précédente et le journal.
La série a été diffusée durant le printemps 1999. Après le lancement fin mars, *Politiquement correct* a occupé l’antenne pendant plusieurs semaines. D’après les archives, l’émission était encore diffusée fin mai 1999 (elle est mentionnée, par exemple, lors d’une interview de Jack Lang le 27 mai 1999 comme un programme d’actualité) – ce qui indique une continuité au moins jusqu’à cette date. En tout, la diffusion semble s’être étalée sur environ **3 mois** (mars à mai/juin 1999). Il est probable que la série ait pris fin à l’approche de l’été 1999, soit parce qu’elle était conçue comme une série limitée, soit en raison de décisions de grille de France 2. La rentrée de septembre 1999 ne verra pas son retour : la case de l’avant-20h du week-end sera revenue à des programmes plus conventionnels, signe que *Politiquement correct* n’a pas été reconduit au-delà de sa saison initiale. On notera qu’aucune rediffusion connue a eu lieu sur France 2 par la suite. Toutefois, certaines **rediffusions** isolées ont pu être faites sur des chaînes du câble ou satellite (il est évoqué sur un forum qu’une rediffusion aurait pu avoir lieu sur MCM, une chaîne musicale, bien qu’il n’y ait pas de confirmation officielle).
## Accueil critique et presse spécialisée
Les retours critiques à l’égard de *Politiquement correct* ont été mitigés, voire négatifs, dans la presse de l’époque. Si le concept semblait prometteur sur le papier, sa réalisation a suscité des réserves. Ainsi, *Le Monde* a jugé le résultat peu convaincant lors des premiers épisodes : *« Le programme entend renouveler le genre de la satire politique. Le résultat n’est, pour le moment, guère convaincant. »* écrivait la journaliste Sylvie Kerviel dès fin mars 1999, soulignant une exécution en deçà des attentes. Dans un autre article au titre éloquent – *« Des caricatures à pleurer »* – *Le Monde* ironisait début mai 1999 sur la qualité discutable des caricatures en 3D de l’émission, en listant les quelques figures déjà en scène (Chirac, Jospin, Sarkozy, Clinton) et en indiquant qu’il faudrait *« attendre »* pour voir les autres, sur un ton qui laissait entendre une certaine déception moqueuse. Ce ton blasé reflète l’impression générale des observateurs : malgré le savoir-faire des caricaturistes, la transposition en animation semblait manquer de mordant ou de fluidité.
La presse spécialisée télé (par exemple *Télérama*, *Télé 7 Jours* ou *L’Express*) a également commenté l’arrivée de *Politiquement correct*. L’annonce du programme a piqué la curiosité – L’Express soulignait le format original de *« six minutes de satire politique – un dessin animé en trois dimensions »* sur France 2. Cependant, après quelques semaines, le consensus était que la série n’égalait pas ses modèles. Le pari technique de la 3D était audacieux mais peut-être un peu en avance sur son temps : les limitations de l’animation numérique de l’époque rendaient l’expression des personnages moins vivante que celle des marionnettes en latex des *Guignols*. *Politiquement correct* a donc souffert de la comparaison avec ces derniers, considérés comme bien plus incisifs et maîtrisés. En interne, la chaîne a noté que l’audience du programme, sans être catastrophique, n’était pas exceptionnelle non plus – le public de 19h50 étant quelque peu dérouté par cet OVNI télévisuel. Dès lors, la direction de France 2 a choisi de ne pas prolonger l’expérience. En résumé, l’accueil critique a souligné une initiative louable mais un résultat inabouti, tant sur le plan humoristique que technique.
## Impact culturel et bilan médiatique
Sur le plan culturel ou médiatique, l’impact de *Politiquement correct* est resté limité. La série n’a pas connu le succès populaire ni la longévité des *Guignols de l’info* qui ont marqué plusieurs générations. Diffusée brièvement, elle s’apparente plutôt à un **expériment** dans l’histoire de la satire télévisée française : une tentative de modernisation (via l’animation 3D) qui n’a pas trouvé son public suffisamment pour perdurer. Hormis quelques articles de presse en 1999, *Politiquement correct* n’a pas vraiment fait de vagues dans l’opinion publique. On ne recense pas de polémique majeure ni de scandale lié à son contenu (contrairement à d’autres émissions satiriques de la même époque). Toutefois, le simple fait qu’un responsable politique comme **Jack Lang** ait été invité à s’exprimer sur l’émission dans une interview (*L’Événement* du 27/05/1999) indique que le programme était suffisamment notable pour être mentionné sur le plan politique. Lang y a sans doute commenté la manière dont la satire touchait les personnalités (il était lui-même caricaturé à l’occasion dans les médias). Mais ces échos sont restés ponctuels.
Après son arrêt, *Politiquement correct* est un peu tombé dans l’oubli. Contrairement à d’autres programmes d’humour politique, il n’y a pas eu de reprises, ni d’adaptations, ni de produits dérivés. Son principal legs réside peut-être dans l’expérience acquise par ses concepteurs et l’équipe technique. Jean-Éric Bielle, par exemple, évoque *Politiquement correct* comme une expérience enrichissante qui lui a permis de toucher à toutes les étapes de production d’un programme d’animation satirique en TV, de la **« bible »** du projet jusqu’à la mise à l’antenne. De même, pour les caricaturistes Ricord et Morchoisne, ce projet aura été l’occasion de voir leurs dessins prendre vie à l’écran, une démarche innovante à l’époque. On peut considérer que *Politiquement correct* préfigurait, maladroitement, l’essor des programmes satiriques en animation qui émergeront plus tard (par exemple, les parodies en images de synthèse de certains late-shows, ou des séries comme *Les Guignols* version CGI bien des années après).
## Archives visuelles et ressources disponibles
Puisque la série n’a pas été éditée en DVD ni rediffusée largement, les archives visuelles de *Politiquement correct* sont rares. Néanmoins, l’**INA** (Institut National de l’Audiovisuel) conserve probablement les enregistrements des épisodes diffusés sur France 2 en 1999. Ces archives ne sont pas en libre accès en ligne, mais des extraits pourraient théoriquement être consultés sur demande ou lors de recherches spécialisées. À ce jour, aucune vidéo complète n’est officiellement disponible sur des plateformes grand public (YouTube, Dailymotion, etc.), ce qui rend la série difficile à revoir pour le grand public. Seuls subsistent des **documents d’époque** : ainsi, des articles de journaux avec des descriptions (comme ceux du *Monde*) et possiblement quelques images promotionnelles publiées dans la presse télé de 1999. Par exemple, *Télé 7 Jours* ou *Télérama* ont pu présenter une photo ou une capture d’écran d’un personnage en 3D lors du lancement – peut-être la fameuse Martine Aubry virtuelle ou un duo Chirac-Jospin en images de synthèse – mais ces magazines ne sont pas facilement consultables en ligne.
En l’absence de visuels aisément accessibles de la série elle-même, on peut se faire une idée de son style en regardant les **caricatures originales** de Ricord et Morchoisne dont elle s’inspire. Les dessins publiés dans l’album *Gueules d’État* (1995) ou *Ces grosses bêtes qui nous gouvernent* montrent, par exemple, Jacques Chirac avec un long nez sur un air bonhomme, Lionel Jospin avec une crinière de cheveux blancs indomptables, etc. Ces traits se retrouvaient dans les modèles 3D de *Politiquement correct*. L’image ci-dessus, qui montre Jacques Chirac caricaturé par Ricord sur un faux billet de 500 francs, illustre bien le type d’exagération utilisé (nez hypertrophié, regard malicieux). Il s’agit d’une caricature 2D, mais les avatars 3D du programme avaient un esprit similaire.
En résumé, *Politiquement correct* reste une curiosité télévisuelle : une série satirique ambitieuse par son procédé (la 3D en 1999) et son équipe prestigieuse (caricaturistes de renom, auteurs satiriques), mais qui n’a vécu que le temps d’une saison. Les sources permettant d’en savoir plus incluent les archives de presse écrite de mars-juin 1999 (notamment *Le Monde* et *L’Express*) qui documentent sa création et son accueil. Pour qui voudrait explorer davantage, il est conseillé de se tourner vers l’INA ou des forums de passionnés d’animation vintage, où *Politiquement correct* est parfois évoqué comme un objet oublié (un message récent sur Planète-Jeunesse, par exemple, s’étonnait du peu d’informations disponibles sur cette série). Cette rareté des ressources témoigne finalement de son statut d’œuvre méconnue, presque confidentielle, malgré son passage sur une grande chaîne nationale.
**Sources :** L’Express (18/03/1999); *Le Monde* (28/03/1999 et 05/04/1999); Bio de Jean-Éric Bielle; Lambiek Comiclopedia – Patrice Ricord et Jean-Claude Morchoisne; Extraits d’archives *Le Monde* (02/05/1999); Forum Planète Jeunesse.
J'en ai profité pour tester la "Recherche approfondie" de ChatGPT dont le but est de créer un article type Wikipédia sur tout sujet. Il faudrait le réécrire pour éviter les répétitions mais sinon c'est pas mal. Fait amusant, la question posée sur ce forum a été listée comme preuve d'intérêt tardif sur l'émission

Voici le résultat :
"Politiquement correct" (France 2, 1999) : satire politique animée en 3D
## Genèse et concept éditorial
En 1999, France 2 lance *Politiquement correct*, une courte série d’animation satirique en 3D visant à caricaturer les personnalités politiques de l’époque. L’idée est de créer un équivalent aux célèbres *Guignols de l’info* de Canal+, mais avec des personnages en images de synthèse plutôt que des marionnettes. Le producteur Philippe **Alfonsi** – également PDG de la société API Productions – pilote le projet, épaulé à l’écriture par le psychanalyste et chroniqueur **Gérard Miller**. Ensemble avec l’auteur **Jean-Éric Bielle**, ils conçoivent une série ayant pour ambition de *« renouveler le genre de la satire politique »* à la télévision publique. Dans ce cadre, *Politiquement correct* se présente comme un programme court humoristique diffusé en avant-soirée, qui détourne l’actualité politique de façon caustique et impertinente.
## Créateurs et équipe de production
Le programme est produit par **API Productions**, la société fondée par Philippe **Alfonsi** (ancien journaliste de télévision). Alfonsi assure la production exécutive et la direction éditoriale de la série. À l’écriture des sketches, on retrouve notamment **Gérard Miller**, connu pour ses chroniques médiatiques, ce qui lui vaut d’être crédité comme co-auteur de la série. **Jean-Éric Bielle**, ex-scénariste des *Guignols*, a également participé à la création et à l’écriture des premiers épisodes. Par ailleurs, deux humoristes réputés – **Laurent Baffie** (chroniqueur à l’humour grinçant) et **François Rollin** (alias Professeur Rollin) – ont rejoint l’équipe de scénaristes en cours de route, apportant leur plume satirique aux sketches *un peu plus tard* dans la production.
Visuellement, la série fait appel au talent de caricaturistes renommés. **Patrice Ricord** (alias Ricor) – figure emblématique des *Grandes Gueules* – a réalisé de nombreuses caricatures pour le projet, qui ont servi de base à la modélisation 3D des personnages. Son compère **Jean-Claude Morchoisne**, autre membre du trio des *Grandes Gueules*, a également contribué au design caricatural des protagonistes. Le style graphique de Ricord et Morchoisne, fait d’exagération hyper-réaliste des traits, imprègne donc l’identité visuelle de *Politiquement correct*. L’animation 3D elle-même est produite à l’aide de logiciels de synthèse de l’époque, une technique encore novatrice en 1999 qui a nécessité une équipe dédiée d’infographistes.
## Format et style d’animation
Ricord et Jean-Claude Morchoisne ont fourni les dessins préparatoires ayant servi de modèle aux personnages en 3D de *Politiquement correct*. Les visages des hommes et femmes politiques sont représentés de façon *cartoonesque*, avec leurs traits physiques et caractéristiques de personnalité poussés à l’extrême, conformément à la tradition de la caricature politique française. Chaque épisode de la série est un sketch court d’environ **6 minutes**, en animation numérique 3D temps réel ou pré-calculée. Les personnages animés – surnommés les “toons en 3D” de France 2 – évoluent dans des saynètes humoristiques souvent absurdes, mais toujours calquées sur l’actualité politique.
L’esthétique 3D, encore rudimentaire à la fin des années 90, confère aux sketches un aspect visuel inhabituel pour l’époque. On découvre par exemple **Martine Aubry** (ministre de l’Emploi de l’époque) sous les traits d’une *« adolescente rondelette, les cheveux gras, un piercing dans le nez »*, incarnation irrévérencieuse de la politicienne en “teenager” rebelle. De même, le président **Jacques Chirac** est caricaturé avec son long nez et son sourire en coin caractéristiques, tandis que le premier ministre **Lionel Jospin** – connu pour son sérieux – peut apparaître raide comme un proviseur austère (selon les descriptions de l’époque). D’autres figures politiques sont introduites au fil des sketches : le ministre RPR **Nicolas Sarkozy** fait une apparition (bien avant sa présidence, alors qu’il est un jeune loup de la droite), l’ancien président du RPR **Philippe Séguin** est également croqué, et même le président américain **Bill Clinton** est mis en scène, probablement en référence au scandale Monica Lewinsky tout récent. Les dialogues et situations tournent en dérision les événements du moment : réformes gouvernementales, rivalités de partis, scènes de la vie politique française et internationale, le tout traité sur un ton volontiers grinçant et impertinent.
## Épisodes, sketches et thématiques
*Politiquement correct* n’est pas une série à continuité scénaristique, mais une suite de sketches indépendants, chacun centré sur une satire précise. Au total, on estime qu’une vingtaine à une trentaine de **épisodes** de 6 minutes ont été produits et diffusés durant le printemps 1999 (la série n’ayant pas été prolongée au-delà de cette période). Chaque sketch porte un regard satirique sur un sujet d’actualité politique. Les **thématiques** abordées reflètent les débats de la France de la fin des années 90 : par exemple, la réforme des **35 heures** (portée par Martine Aubry) aurait pu être tournée en dérision en montrant Martine en ado attardée négociant son couvre-feu avec “papa Jospin”. Les **affaires et scandales** du moment sont également parodiés – on peut supposer un sketch autour de l’affaire Clinton-Lewinsky étant donné la présence de Bill Clinton au casting virtuel. Les **rivalités politiques** internes sont une autre veine comique : ainsi, un segment aurait pu mettre en scène Chirac et Sarkozy en pleine compétition, caricaturant le mentor et son ambitieux protégé dans une situation burlesque.
Les **titres des sketches** n’étaient pas nécessairement annoncés à l’antenne comme pour une série classique, chaque épisode étant simplement présenté sous la bannière *Politiquement correct*. En revanche, la presse télé de l’époque donnait parfois un aperçu du contenu : dans les guides programmes, on trouvait de courtes descriptions ou accroches. Par exemple, pour un épisode diffusé début avril 1999, *Le Monde* évoquait l’apparition de Martine Aubry en adolescente, ce qui laisse entendre que le sketch du jour était centré sur ce personnage. De même, d’autres jours, la presse signalait l’entrée de nouvelles figures caricaturées (“Chirac, Sarkozy, Jospin et Clinton – pour les autres, il faudra attendre” ironisait *Le Monde* début mai 1999). On peut en déduire que tous les personnages n’ont pas été introduits dès le premier épisode, mais graduellement, en fonction des besoins satiriques et de l’actualité.
## Diffusion (dates, horaire, fréquence)
La diffusion de *Politiquement correct* commence le **20 mars 1999** sur France 2. La case horaire retenue est celle de l’**avant-journal de 20h** le week-end : chaque samedi et dimanche vers **19h50**, juste avant le JT de 20 heures, la chaîne propose un sketch de 5 à 6 minutes. Le rythme est donc bihebdomadaire au sens de *deux fois par semaine*. Les épisodes sont programmés le **samedi** et le **dimanche** soir, formant un rendez-vous humoristique récurrent pour les téléspectateurs en fin de semaine. Cette programmation stratégique en *access prime time* vise à attirer un large public juste avant la grand-messe du 20h, à un horaire où traditionnellement les chaînes privées diffusent des pastilles humoristiques ou des jeux. France 2 tentait ainsi de fidéliser son audience du week-end avec un contenu original entre l’émission précédente et le journal.
La série a été diffusée durant le printemps 1999. Après le lancement fin mars, *Politiquement correct* a occupé l’antenne pendant plusieurs semaines. D’après les archives, l’émission était encore diffusée fin mai 1999 (elle est mentionnée, par exemple, lors d’une interview de Jack Lang le 27 mai 1999 comme un programme d’actualité) – ce qui indique une continuité au moins jusqu’à cette date. En tout, la diffusion semble s’être étalée sur environ **3 mois** (mars à mai/juin 1999). Il est probable que la série ait pris fin à l’approche de l’été 1999, soit parce qu’elle était conçue comme une série limitée, soit en raison de décisions de grille de France 2. La rentrée de septembre 1999 ne verra pas son retour : la case de l’avant-20h du week-end sera revenue à des programmes plus conventionnels, signe que *Politiquement correct* n’a pas été reconduit au-delà de sa saison initiale. On notera qu’aucune rediffusion connue a eu lieu sur France 2 par la suite. Toutefois, certaines **rediffusions** isolées ont pu être faites sur des chaînes du câble ou satellite (il est évoqué sur un forum qu’une rediffusion aurait pu avoir lieu sur MCM, une chaîne musicale, bien qu’il n’y ait pas de confirmation officielle).
## Accueil critique et presse spécialisée
Les retours critiques à l’égard de *Politiquement correct* ont été mitigés, voire négatifs, dans la presse de l’époque. Si le concept semblait prometteur sur le papier, sa réalisation a suscité des réserves. Ainsi, *Le Monde* a jugé le résultat peu convaincant lors des premiers épisodes : *« Le programme entend renouveler le genre de la satire politique. Le résultat n’est, pour le moment, guère convaincant. »* écrivait la journaliste Sylvie Kerviel dès fin mars 1999, soulignant une exécution en deçà des attentes. Dans un autre article au titre éloquent – *« Des caricatures à pleurer »* – *Le Monde* ironisait début mai 1999 sur la qualité discutable des caricatures en 3D de l’émission, en listant les quelques figures déjà en scène (Chirac, Jospin, Sarkozy, Clinton) et en indiquant qu’il faudrait *« attendre »* pour voir les autres, sur un ton qui laissait entendre une certaine déception moqueuse. Ce ton blasé reflète l’impression générale des observateurs : malgré le savoir-faire des caricaturistes, la transposition en animation semblait manquer de mordant ou de fluidité.
La presse spécialisée télé (par exemple *Télérama*, *Télé 7 Jours* ou *L’Express*) a également commenté l’arrivée de *Politiquement correct*. L’annonce du programme a piqué la curiosité – L’Express soulignait le format original de *« six minutes de satire politique – un dessin animé en trois dimensions »* sur France 2. Cependant, après quelques semaines, le consensus était que la série n’égalait pas ses modèles. Le pari technique de la 3D était audacieux mais peut-être un peu en avance sur son temps : les limitations de l’animation numérique de l’époque rendaient l’expression des personnages moins vivante que celle des marionnettes en latex des *Guignols*. *Politiquement correct* a donc souffert de la comparaison avec ces derniers, considérés comme bien plus incisifs et maîtrisés. En interne, la chaîne a noté que l’audience du programme, sans être catastrophique, n’était pas exceptionnelle non plus – le public de 19h50 étant quelque peu dérouté par cet OVNI télévisuel. Dès lors, la direction de France 2 a choisi de ne pas prolonger l’expérience. En résumé, l’accueil critique a souligné une initiative louable mais un résultat inabouti, tant sur le plan humoristique que technique.
## Impact culturel et bilan médiatique
Sur le plan culturel ou médiatique, l’impact de *Politiquement correct* est resté limité. La série n’a pas connu le succès populaire ni la longévité des *Guignols de l’info* qui ont marqué plusieurs générations. Diffusée brièvement, elle s’apparente plutôt à un **expériment** dans l’histoire de la satire télévisée française : une tentative de modernisation (via l’animation 3D) qui n’a pas trouvé son public suffisamment pour perdurer. Hormis quelques articles de presse en 1999, *Politiquement correct* n’a pas vraiment fait de vagues dans l’opinion publique. On ne recense pas de polémique majeure ni de scandale lié à son contenu (contrairement à d’autres émissions satiriques de la même époque). Toutefois, le simple fait qu’un responsable politique comme **Jack Lang** ait été invité à s’exprimer sur l’émission dans une interview (*L’Événement* du 27/05/1999) indique que le programme était suffisamment notable pour être mentionné sur le plan politique. Lang y a sans doute commenté la manière dont la satire touchait les personnalités (il était lui-même caricaturé à l’occasion dans les médias). Mais ces échos sont restés ponctuels.
Après son arrêt, *Politiquement correct* est un peu tombé dans l’oubli. Contrairement à d’autres programmes d’humour politique, il n’y a pas eu de reprises, ni d’adaptations, ni de produits dérivés. Son principal legs réside peut-être dans l’expérience acquise par ses concepteurs et l’équipe technique. Jean-Éric Bielle, par exemple, évoque *Politiquement correct* comme une expérience enrichissante qui lui a permis de toucher à toutes les étapes de production d’un programme d’animation satirique en TV, de la **« bible »** du projet jusqu’à la mise à l’antenne. De même, pour les caricaturistes Ricord et Morchoisne, ce projet aura été l’occasion de voir leurs dessins prendre vie à l’écran, une démarche innovante à l’époque. On peut considérer que *Politiquement correct* préfigurait, maladroitement, l’essor des programmes satiriques en animation qui émergeront plus tard (par exemple, les parodies en images de synthèse de certains late-shows, ou des séries comme *Les Guignols* version CGI bien des années après).
## Archives visuelles et ressources disponibles
Puisque la série n’a pas été éditée en DVD ni rediffusée largement, les archives visuelles de *Politiquement correct* sont rares. Néanmoins, l’**INA** (Institut National de l’Audiovisuel) conserve probablement les enregistrements des épisodes diffusés sur France 2 en 1999. Ces archives ne sont pas en libre accès en ligne, mais des extraits pourraient théoriquement être consultés sur demande ou lors de recherches spécialisées. À ce jour, aucune vidéo complète n’est officiellement disponible sur des plateformes grand public (YouTube, Dailymotion, etc.), ce qui rend la série difficile à revoir pour le grand public. Seuls subsistent des **documents d’époque** : ainsi, des articles de journaux avec des descriptions (comme ceux du *Monde*) et possiblement quelques images promotionnelles publiées dans la presse télé de 1999. Par exemple, *Télé 7 Jours* ou *Télérama* ont pu présenter une photo ou une capture d’écran d’un personnage en 3D lors du lancement – peut-être la fameuse Martine Aubry virtuelle ou un duo Chirac-Jospin en images de synthèse – mais ces magazines ne sont pas facilement consultables en ligne.
En l’absence de visuels aisément accessibles de la série elle-même, on peut se faire une idée de son style en regardant les **caricatures originales** de Ricord et Morchoisne dont elle s’inspire. Les dessins publiés dans l’album *Gueules d’État* (1995) ou *Ces grosses bêtes qui nous gouvernent* montrent, par exemple, Jacques Chirac avec un long nez sur un air bonhomme, Lionel Jospin avec une crinière de cheveux blancs indomptables, etc. Ces traits se retrouvaient dans les modèles 3D de *Politiquement correct*. L’image ci-dessus, qui montre Jacques Chirac caricaturé par Ricord sur un faux billet de 500 francs, illustre bien le type d’exagération utilisé (nez hypertrophié, regard malicieux). Il s’agit d’une caricature 2D, mais les avatars 3D du programme avaient un esprit similaire.
En résumé, *Politiquement correct* reste une curiosité télévisuelle : une série satirique ambitieuse par son procédé (la 3D en 1999) et son équipe prestigieuse (caricaturistes de renom, auteurs satiriques), mais qui n’a vécu que le temps d’une saison. Les sources permettant d’en savoir plus incluent les archives de presse écrite de mars-juin 1999 (notamment *Le Monde* et *L’Express*) qui documentent sa création et son accueil. Pour qui voudrait explorer davantage, il est conseillé de se tourner vers l’INA ou des forums de passionnés d’animation vintage, où *Politiquement correct* est parfois évoqué comme un objet oublié (un message récent sur Planète-Jeunesse, par exemple, s’étonnait du peu d’informations disponibles sur cette série). Cette rareté des ressources témoigne finalement de son statut d’œuvre méconnue, presque confidentielle, malgré son passage sur une grande chaîne nationale.
**Sources :** L’Express (18/03/1999); *Le Monde* (28/03/1999 et 05/04/1999); Bio de Jean-Éric Bielle; Lambiek Comiclopedia – Patrice Ricord et Jean-Claude Morchoisne; Extraits d’archives *Le Monde* (02/05/1999); Forum Planète Jeunesse.
Re: Politiquement correct (1999)
Je vois! Le texte qui en ressort est intéressant 
