Yakou a écrit : ↑20 avr. 2019 20:44
J'ai une opinion mitigée sur cette série. C'est techniquement brillant, une vraie claque d'animation, mais les scénarios sont très conformistes. Ladybug a invariablement besoin d'être aidée, voire sauvée, par le Chat Noir, moralité : ne rêvez pas trop d'indépendance envers les mecs, les filles ! Sa famille cool est de gens bas de gamme socialement, et les pestes du lycée sont filles de l'élite sociale (maléfique, selon la CGT). Et surtout, les statues nues ou simplement dépoitraillées de Paris (qui est largement décrit) sont... censurées !! Le Génie de la Colonne de la Bastille écoute la rumeur citadine en tunique longue au lieu de voler à poil ! Les statues de la terrasse du Trocadéro ont carrément disparu avec leurs "abominables" seins nus ! Pareil pour les nymphes du Grand Palais ! D'accord, la série se vend dans 119 pays du monde, dont sans doute certains en proie aux plus féroces refoulements sexuels selon Freud. Devons-nous pour autant nous y soumettre ?? A quand la destruction pure et simple de nos statues pour leur plaire ?
Je ne suis pas totalement d'accord. La série sait jouer parfois avec les clichés inhérants à ce type de séries. Et Thomas Astruc et son équipe savent donner l'impression de stand alone tout en gardant une continuité de fond (genre les talents de styliste de Marinette, Jagged Stone faisant souvent référence au fait qu'elle lui a créée ses lunettes dans un stand alone précédent)
En plus, la série est de plus en plus référentielle et sait en jouer. On sent que ce sont des geeks derrière mais qui n'oublient pas qu'ils s'adressent à un public n'ayant pas forcément les références. Zoubizou est un excellent détournement des codes de films de zombies. Et ANimaestro (le 5 mai sur TF1) est un bijou en seconde lecture sur le manque de reconnaissance de la créativité des gens derrière un DA et les références aux différents styles de séries est un régal.
De même les personnages, bien que stéréotypés ont du développement intéressant, du genre Alya et Nino, aussi bien du coté héroïque que personnel et le papillon s'avère être un méchant dramatique avec un lourd passé et pas un simple Dr Mad à la Gadget ("rah je vous aurai un jour !").
Il y a une vraie montée en puissance au fil des saisons. Après, j'espère qu'ils se sont vraiment fixés une limite d'épisodes/saisons parce que ça risque d'être pénible les avancées au compte goutte sur la mythologie de la série et la traque du papillon (déjà qu'ils abusent grave avec la réutilisation du même plan quand il envoie son akuma qu'on doit voir à l'identique 19 épisodes sur 20). De même, il faut faire avancer certains personnages, notamment Chloé qui entame une progression vers le sympa avant de redevenir peste l'épisode suivant, comme si elle avait zappé les acquis suite au double épisode Le combat des Reines (style queen et queen wasp).
Après pour les défauts relatif à l'art, il ne faut pas non plus oublier que la série s'adresse à tout public. On peut regretter de zapper l'art nu mais bon, pas sûr que ça apporte grand chose à un gamin de 6 ans. Et puis, on est dans un Paris parallèle, fantasmé, avec ses rues bien propres et sa population qui doit avoisiner les 200 personnes à tout casser, les 4 voitures qui ne roulent pas et ne servent que lors des bastons ou encore le collège à trois classes de 10 élèves avec seulement 4 profs ^^
Au final, on a une série qui serait excellente avec un public mieux défini, genre 8-14 ans. La série pourrait se permettre plus de choses mais malheureusement, en France, il faut du tout public, de 3 ans à 93 ans. Donc tout est lissé, enfermé dans des clichés, en mode stand alone pour être sûr que personne n'est jamais perdu et c'est bien dommage.